Grand Prix de France Historique 2022 : Compte rendu, Photos et Résultats

Textes de Jacques Furet et Régis Prévost – Photos d’Hugues Laroche, Sylvie Laroche et Michel Naquet

Le COMPTE RENDU :

Dans la cour des grands

L’expérience avait connu un joli succès en 2021, il était donc logique de la rééditer ! Pour ce second Grand Prix de France Historique organisé sur le circuit Paul Ricard, l’union sacrée est une nouvelle fois à l’ordre du jour avec une mise en commun des forces vives de la Formule Ford nationale. Sous l’intitulé « Formula Ford 1600 », les compétiteurs des habituels Challenge Formula Ford Historic et Trophée Formule Ford Kent sont rassemblés pour former un exceptionnel plateau de 44 monoplaces de conception antérieure à 1993.

Et à la quantité, s’ajoute du très qualitatif avec, notamment, l’inattendu (et courageux !) come-back de deux anciens et glorieux Champions de France : Eric Hélary et Soheil Ayari, respectivement titrés en 1988 et 1994. L’ex vainqueur des 24 heures du Mans dispose d’une Crosslé 32F et celui qui fut jadis le héros du GP de Macao, d’une plus récente Van Diemen RF90.
Pour le reste, hormis la défection de la gent britannique, dont Brian Morris est le seul représentant, le ban et l’arrière-ban de la Formule Ford est au rendez-vous !

Qualifs : Waisler d’un rien

Le vendredi après-midi, « le » 5,8 km du Castellet s’offre à tout ce beau monde pour vingt minutes d’essais qualificatifs. Face au chrono, la bataille s’annonce acharnée et elle le sera. Au prix d’un chrono record dans son dernier tour, le « chef mécano » de l’Equipe Palmyr Laurent Waisler (Van Diemen RF91) en sort vainqueur, 2/10 de seconde devant Matthieu Midy (Van Diemen RF90). Pointés dans la même demie seconde, Hugo Carini (Van Diemen RF90) et Arnaud Dousse (Van Diemen RF91) sont repoussés en deuxième ligne.

Plus loin, Adrien Laissac, de retour au volant d’une Van Diemen RF81 préparée par Eric Lukes (Kworx), signe la meilleure performance des « pré 82 » devant Marc Faggionato (Van Diemen RF81), par ailleurs pilote d’une GP2 sur le plateau du BOSS GP. Ou comment effectuer le grand saut des 105 ch de son petit Kent aux plus de 600 ch d’un gros V8 !

Soheil Ayari conjugue lui aussi les extrêmes, puisqu’il effectue ce week-end des allers-retours entre sa Formule Ford et une Ligier F1 propulsée par un V8 Cosworth. Pour l’heure, avec un chrono qui lui garantit un départ en quatrième ligne, notre revenant est déjà parfaitement dans le coup. A bord de sa moins véloce Crosslé, Eric Hélary lui rend plus de deux secondes, mais ne compte pas en rester là.

En décrochant le temps de référence de leur catégorie, Michel Kozyreff (Reynard 88F) en « pré 90 » et Brian Morris (Lola T200) en « pré 74 » figurent eux aussi au tableau d’honneur de cette séance qualif qui se sera déroulée en l’absence de Gislain Genecand, retenu à Genève pour raisons professionnelles. Le Suisse (Van Diemen RF92) devra entamer la course 1 de la dernière ligne de la grille de départ. Son habituel rival pour la victoire, François Belle, l’y accompagnera : victime d’une casse moteur sur sa Van Diemen RF90, ce dernier devra se replier sur son habituelle Lola T540 pour la suite du meeting.

Course 1 : Dousse sans douceurs

L’heure de la course 1 sonne le samedi matin, à l’instant où les Formule Ford succèdent en piste aux F1 et GP2 du BOSS GP. La meute lâchée, il revient à Arnaud Dousse le privilège de boucler le premier tour en tête. Premier tour qui sera fatal au leader des « pré 74 » Brian Morris, suite à un accrochage avec Vincent Faucher (Van Diemen RF90) à la sortie de la chicane nord. Arnaud Dousse est suivi de près Hugo Carini et le « poleman » Laurent Waisler qui ne tardera pas à réagir. Le pilote Palmyr s’empare effectivement du commandement dès le troisième passage et conserve l’avantage au tour suivant, qui marque déjà le cap de la mi-course. Arnaud Dousse est alors dans ses roues, tandis qu’Hugo Carini, Matthieu Midy et Soheil Ayari sont à peine plus loin. Pour Eric Hélary, victime d’une surchauffe moteur, c’est déjà fini, tout comme pour Laurent Fort (Crosslé 40F), qui trouvera matière à se consoler sur le plateau F1, où il décrochera un podium le lendemain à bord de son Ensign.

Sitôt la mi-course franchie, c’est au tour d’Arnaud Dousse de prendre le pouvoir et de ses trois principaux opposants, il n’en reste bientôt plus que deux avec l’abandon sur casse moteur d’Hugo Carini. A l’inverse, Matthieu Midy et Laurent Waisler restent dans le match, mais Arnaud Dousse tient bon et conserve un mince avantage sur eux jusqu’au passage sous le drapeau à damier.

Soheil Ayari termine bon quatrième, un souffle devant Xavier Michel (Van Diemen RF92), lui-même suivi d’Agustin Sanjuan (Van Diemen RF91) et d’Adrien Laissac, lauréat du « pré 82 ». Il y précède Yannick Verhille (Lola T540) et Marc Faggionato. Au prix d’une superbe éclair de la dernière à la neuvième place, Gislain Genecand se classe juste devant eux au général.

En catégorie « pré 74 », le rapide retrait de Brian Morris rebat les cartes, le dernier mot revenant à Mayeul Bourdat (Van Diemen FA73) face à Michel Dupont (Dulon LD4), battu pour moins d’une seconde, et Régis Prévost (McNamara FCA Mk3). En « pré 90 », Michel Kozyreff avait la situation en mains avant d’être victime d’un nouveau coup du sort (volant cassé) à deux tours de l’arrivée. Le Belge Christian Derrider (Reynard 85F) en profite pour l’emporter.

Course 2 : Midy à la mauvaise heure

Le lendemain, la Formule Ford est la première à entrer en scène dès le début de matinée. Il faut être bien réveillé et Matthieu Midy l’est ! Premier leader devant Arnaud Dousse, Gislain Genecand et Laurent Waisler, l’homme tient à sa revanche et l’affirme haut et fort.

A mi-course, alors que Soheil Ayari (carburateur) et Adrien Laissac (problèmes électriques) ont déjà quitté la course, les quatre hommes sont désormais cinq à rouler en formation serrée, Xavier Michel s’étant rapidement joint à eux

Dès lors, on se dirige naturellement vers une arrivée à suspens. Laurent Waisler prend l’avantage à l’amorce du tour décisif, puis Matthieu Midy récupère son bien et devient le premier à couper la ligne d’arrivée avec une demie seconde d’avance. Premier mais pas vainqueur : pénalisé d’un Drive Through forfaitaire de trente secondes (pour non-respect de la route de course), il dégringole dans le classement tout comme son dauphin Laurent Waisler, sanctionné de la même manière !

Le podium en est totalement bouleversé. Pointés dans cet ordre sous le drapeau à damier, dans la même seconde que Matthieu Midy, Arnaud Dousse, Xavier Michel et Gislain Genecand se partagent finalement les trois premières places.

Non loin, Christian Vaglio-Giors (Van Diemen RF90) prend la quatrième place devant Augustin Sanjuan et Marc Faggionato, finalement lauréat du « pré 82 » devant « Nelson » (Van Diemen RF80) à la faveur des trente secondes de pénalisation (toujours la route de course…) infligées à François Belle.

Le vainqueur de la C1 en « pré 90 » Christian Deridder disparu dès le cinquième tour (problèmes moteur), Michel Kozyreff s’impose cette fois sans problème. Le podium de la catégorie est complété par le vétéran Daniel Janin accompagnée de sa petite fille, la jeune Eva Zonta.

Pourtant parti en dernière ligne, suite à sa mésaventure en course 1 Brian Morris est cependant largement vainqueur en « pré 74 ». Le Britannique est rejoint sur le podium par Mayeul Bourdat et Nicolas Hermet (Crosslé 16F), le Volant Michel Vaillant.

Le Grand Prix de France Historique terminé, la Formula Ford 1600 prend de longues vacances estivales.

Ses 2 composantes, le Challenge Formula Ford Historic et le Trophée Kent reprendront leurs entités propres pour la reprise de l’Historic Tour les 9, 10 et 11 septembre sur le circuit du Val de Vienne.

Les PHOTOS :

Ambiance, paddock, pré-grille, pit-lane (Hugues et Sylvie Laroche)